Alexandrie Antique - Le Phare de Pharos Et La Grande Bibliothèque
Le gigantisme d’Alexandre le Grand

Septième merveille du monde antique, le Phare d’Alexandrie s’élevait à l’entrée du port de la cité fondée par Alexandre le Grand en 331 av. J.-C. et construite par son successeur, Ptolémée 1er.
Le Phare : l’assise reine du port d’Alexandrie
Alexandrie est conçue tout entière comme une cité idéale, dont le gigantisme reflète la puissance de la domination hellénistique en Méditerranée. La magnificence et la hauteur du Phare d'Alexandrie est le symbole le plus marquant. Il n’en reste aujourd’hui, après sa destruction en 1303 apr. J.-C., qu’un chaos de blocs calcaire immergés au large d’Alexandrie, et des descriptions plus ou moins précises ; rien qui permette de reconstituer son apparence avec certitude.
L’île de Pharos accueille la septième merveille du monde

La construction d’un phare à Alexandrie répond tout d’abord à une préoccupation utilitaire. La survie de la cité tient au bon développement de son commerce maritime. Il est donc de première nécessité d’assurer la sécurité des bateaux et de les guider dans une zone que Strabon (né en 58 av. J.-C.) décrit comme “remplie d’écueils, les uns affleurant au-dessus de l’eau, les autres invisibles”.
Le Phare d'Alexandrie est édifié sur la pointe orientale d’une île oblongue qui fait face à la ville : l’île de Pharos. C’est du nom de cette île qu’est dérivé le nom commun “phare” (pharus en latin), dont nous avons hérité. L’île est reliée au continent par une digue de plus d’un kilomètre, formant ainsi un port bien abrité.
Des travaux pharaoniques, comme il se doit
Ptolémée 1er, ancien général d’Alexandre le Grand, fondateur d’une dynastie qui s’éteint avec la mort de Cléopâtre en 30 av. J.-C., se veut le digne héritier des pharaons. Pour la construction de l’édifice, il met au travail tous les détenteurs du savoir-faire égyptien. Prêtres et artisans ont accès aux méthodes de construction des pyramides, notamment grâce aux ouvrages conservés dans la Grande Bibliothèque d'Alexandrie.
Le résultat devait être grandiose. Il le fut sans aucun doute. Les sources littéraires et archéologiques permettent d’en dresser les grands contours. Construit en blocs de calcaire blanc, il s’élève probablement à 135 mètres. Le premier étage est de forme carrée, le deuxième forme un octogone et, enfin, le troisième et dernier étage est cylindrique. Le tout repose sur une base rectangulaire surélevée. Une rampe reposant sur 16 arches permet d’accéder à la monumentale porte d’entrée du Phare d'Alexandrie. La montée à l’intérieur se fait par une rampe jusqu’au deuxième étage, puis par un escalier jusqu’au sommet.
L’ensemble était, nous dit Yacoubi, fonctionnaire arabe du IXe siècle, “percé dans toutes ses parties de fenêtres destinées à procurer du jeu aux personnes qui montent afin qu’elles puissent placer convenablement leurs pieds”. Une cinquantaine de pièces permettent d’accueillir le personnel d’entretien et de stocker le combustible régulièrement acheminé en haut de la tour.
Les différentes destinées du Phare d'Alexandrie
L’élément clé du Phare d'Alexandrie est son dernier étage. Il comprend la “chambre de feu” dont le brasier est actif de jour comme de nuit, éclairant à plus de 100 milles marins. Les statues du panthéon grec qui coiffent la tour sont très probablement remplacées par des statues chrétiennes (peut-être celle de saint Marc, le patron de la ville) à l’époque byzantine (IVe-VIIe siècles). Lorsque les musulmans prennent possession de la ville, ils transforment le dernier étage en mosquée. Aujourd’hui, sa reconstitution est loin d’être achevée ; elle tient au travail long et méticuleux des archéologues qui doivent recoller les morceaux d’un puzzle de près de 3 000 blocs gisant par plusieurs mètres de fond.
Que contenait la Grande Bibliothèque d’Alexandrie ?

Poursuivant les rêves de gigantisme d’Alexandre le Grand, Ptolémée 1er préside à la construction d’Alexandrie. Convaincu par le philosophe Démétrios de Phalère que sa cité doit se doter d’une bibliothèque, il en fait la plus grande réserve d’ouvrages du monde méditerranéen antique.
Les Ptolémée veulent rassembler tous les écrits possibles du monde connu. Cela est fait par le biais d’achats, de copies, mais aussi de vols… Ces milliers de rouleaux (en latin volumen) garnissent des étagères réparties dans le quartier du palais, sous les portiques ou dans les couloirs.
On y trouve les oeuvres d’Homère, d’Hérodote ou de Thucydide aussi bien que la traduction de la Bible juive, la Septante. Une telle concentration attire les plus grands intellectuels du temps. La Grande Bibliothèque d’Alexandrie a compté jusqu’à 700 000 “volumes”, pense-t-on.
