Île de Madagascar
Un vestige de Lémurie ?

En 1771, le botaniste et voyageur français Philibert Commerson, disait de Madagascar : “Quel admirable pays. C'est la terre de promission pour les naturalistes... C'est la que la Nature semble s'être retirée comme dans un sanctuaire particulier, pour y travailler sur d'autres modèles que ceux où elle s'est asservie ailleurs ; les formes les plus insolites, les plus merveilleuses s'y rencontrent à chaque pas”. Ces mots sonnent comme une déclaration d'amour pour une terre qui a fasciné explorateurs, savants, marchands et missionnaires. Le premier mystère de cette grande île qu'est Madagascar, séparée de l'Afrique par le Canal de Mozambique, concerne l'origine de ses habitants.
Des habitants mystérieux
La population malgache se compose de dix-huit ethnies différentes et, bien qu'aujourd'hui elles partagent la même langue et la même culture, elles ont gardé leurs propres traditions. À l'origine, l'île de Madagascar fut peuplée par des populations arrivées d'Indonésie, auxquelles se mélangèrent ensuite des populations originaires d'Afrique orientale. Du mélange de ces deux populations est né ce qu'on appelle le type malgache. À moitié Orientaux et à moitié Africains, les Malgaches ont été considérés par certains occultistes comme les derniers représentants de l'ancienne race qui a peuplé le continent disparu de Lémurie.
La grande et ancienne Lémurie

Certains prétendent que l'île de Madagascar faisait partie de Lémurie, un grand continent disparu. Cette thèse s'est affirmée dans le passé, à une époque où l'on ne connaissait pas encore la théorie de la dérive des continents, et où l'on essayait d'expliquer la présence en Madagascar de Lémuriens (famille de primates proche des singes, comprenant différentes formes reflétant les différents stades d'évolution et à laquelle se rattache l'espèce humaine), et aussi d'animaux et plantes fossiles appartenant au Permien et remontant à 250 millions d'années.
Tandis que les chercheurs tentent d'éclaircir le mystère de l'origine de l'homme et de tout ce qui est lié à son évolution, mystiques, ésotéristes et occultistes cherchent l'explication de la présence de créatures comme le catta, le plus connu des Lémuriens à élir domicile sur Madagascar.
La fondatrice de la théosophie, Helena Petrovna Blavatsky, chercha elle aussi des réponses parallèles à la science, permettant de reconstruire le passé de Lémurie. Cette femme singulière, au sujet de laquelle circulaient des opinions très discordantes, affirmait que les Lémuriens étaient des hommes de grandes dimensions, plus proches des singes que de l'homme actuel. Elle ajoutait que certains possédaient quatre bras et un troisième oeil derrière la tête. Ils communiquaient par télépathie et étaient dotés de pouvoirs surnaturels comme la psychokinésie. Dans son Histoire d'Atlantide et du Continent perdu de Lémurie, Helena Blavatsky offre une image de Madagascar totalement dépourvue de références concrètes à la réalité, ouvrant des perspectives sur un univers dominé par l'imagination et le mythe. Toutefois, ses théories sur Lémurie et Atlantide ont trouvé des adeptes parmi les ésotéristes et les passionnés de mystères archéologiques.
Les thèses de Helena Blavatsky ont été ensuite développées : certains affirment que les Lémuriens étaient à l'origine hermaphrodites et ovipares, et que c'est seulement plus tard qu'ils se sont transformés en mammifères. D'autres soutiennent que leurs ancêtres venaient de Vénus et que, par conséquent, le catta actuel serait le descendant des... extraterrestres ! Les théories ont ainsi fleuri, et il y en a qui pensent également que les Aborigènes australiens et les habitants de l'île de Pâques seraient les derniers Lémuriens. Qu'on y croie ou pas, le mystère continue de planer.
Animaux uniques

Il existait dans le passé des Lémuriens de dimensions considérables et ayant une masse cérébrale assez développée. Ces caractéristiques rendraient plausible l'hypothèse que les plus anciens de ces animaux auraient pu atteindre un niveau d'évolution aussi élevé que celui de l'homme. La plupart des exemplaires actuels sont de dimensions plus petites. Parmi les plus importants, on peut citer les ayes-ayes de couleur noire et aux yeux globuleux, dont le corps et la queue peuvent dépasser un mètre de long.
La découverte de fossiles de dinosaures et d'un squelette de sauropode herbivore (dont d'autres exemplaires ont été retrouvés en Inde et en Amérique du Sud) a également contribué à rattacher les origines de Madagascar à une époque très reculée. La présence de ces fossiles a stimulé l'imagination des indigènes et elle a offert aux Occidentaux l'occasion de créer de véritables légendes. Quoi qu'il en soit, ces découvertes paléontologiques, qui font aujourd'hui partie du patrimoine de Madagascar, ont forcément influencé l'imaginaire et on entend parler de temps à autre de créatures mystérieuses, semblables à de grands saures, aperçues par quelques témoins.
Le terrible Mokele-Mbembe

Si, à Madagascar, très peu de monde affirme avoir vu des animaux préhistoriques en chair et en os, en revanche, selon de nombreux témoignages, un dinosaure sauropode, appelé Mokele-Mbembe, se cacherait dans la région marécageuse du Congo, comprise entre les fleuves Ubangi et Sanga. Cette créature, au corps et aux pattes trapus et puissants de couleur gris-brun-roux, mesurerait entre 5 et 10 mètres. Sa tête ressemblerait à celle d'un serpent et son corps rappellerait celui d'un pachyderme (on a en effet retrouvé des empreintes, attribuées au Mokele-Mbembe, de dimensions égales à celles d'un éléphant). Ce monstre mystérieux des marécages congolais, ressuscité de la Préhistoire, serait végétarien et ne s'attaquerait pas à l'homme. Cependant, certains indigènes racontent qu'il aurait frappé et renversé leur barque.
