Arepo Sator – Le Carré Magique
Un Mystère À Résoudre

L'ancienne ville de Pompéi a réservé plus d'une surprise aux scientifiques. En 1926, par exemple, une mystérieuse épigraphe est découverte dans la demeure de Paquius Proculus. De plus, la même inscription étrange se trouve sur une des colonnes du grand gymnase de la ville. Ces cinq mots forment un carré palindrome – c'est-à-dire qu'on peut en lire le texte indifféremment de gauche à droite ou de droite à gauche, mais aussi du haut vers le bas et inversement – avec pour résultat une combinaison de termes qui surprend grandement, et non seulement pour l'originalité de sa disposition. “ ROTAS OPERA TENET AREPO SATOR “. Le texte de ce message n'a toujours pas été déchiffré pour la simple et bonne raison que le mot “arepo” ne figure ni dans le vocabulaire latin, ni dans celui d'aucune autre langue connue de l'époque.
Éléments de datation
Qui peut bien avoir gravé ce message, et quand exactement ? Le seul élément qui nous permette de nous repérer dans le temps est l'éruption du Vésuve en 79 après J.-C. qui sème la mort à Pompéi. Un nuage de cendre et de poussière recouvre alors la ville et ses habitants, en figeant à jamais certains instants de la vie quotidienne. On en déduit que ce que tout le monde appelle désormais le carré magique ou le carré Sator date vraisemblablement du 1er siècle de notre ère.
Le texte d'origine
L'inscription est relativement répandue dans une bonne partie de l'Empire romain. Cela laisse supposer qu'il s'agit d'une sorte de code et d'un message secret que seuls les premiers chrétiens savaient interpréter. Certains spécialistes pensent en effet que sous l'apparence d'un simple jeu de mots, se cache en réalité un secret destiné aux initiés : les chrétiens, par exemple, qui à cette époque entretiennent des relations difficiles avec les Romains.
Mais le carré Sator fait écho à un univers bien plus vaste qu'on ne l'imagine. Les archéologues l'ont retrouvé à plusieurs reprises, en Mésopotamie comme en Europe ; sur le site de Cirencester, par exemple, dans le comté de Gloucester, en Grande-Bretagne. Son rayonnement est tout aussi vaste sur le plan temporel : on le retrouve de manière récurrente dans l'Égypte des IVe et Ve siècles, mais aussi dans les peintures rupestres de Cappadoce à partir du IXe siècle.
Au Moyen Âge, la formule semble avoir été utilisée dans des rites magiques et pour protéger ceux qui s'aventuraient dans l'univers du surnaturel. De même, on le découvre dans un grand nombre de cathédrales gothiques et là où l'influence des Templiers se fait sentir.
Le mystère de sa traduction
Spécialistes et passionnés se penchent depuis longtemps sur sa signification. Certains y voient un premier témoignage du Pater, la plus importante des prières chrétiennes, et considèrent que le carré Sator est une preuve irréfutable de la présence des premiers chrétiens à Pompéi.
Une autre hypothèse s'efforce d'approfondir la question en proposant une lecture chiffrée du carré Sator. En remplaçant et en faisant tourner les lettres et les mots, selon un système fondé sur des considérations historiques et religieuses, on aboutirait à une révélation surprenante. Les premiers chrétiens auraient donc inscrit là un secret, pour se donner le courage de résister aux persécutions dont ils faisaient l'objet. L'inscription révélerait en effet l'emplacement secret de l'arche d'alliance, au pied des pyramides semble-t-il. Toutefois, si tel était le cas, la solution de cette énigme coïnciderait avec le début d'un autre mystère, non moins grand...
