Druide Celte
Élite Spirituelle Et Prêtres Légendaires

Les druides étaient les prêtres légendaires des Celtes, mais jouaient également le rôle de professeurs, enseignant la mythologie et la morale à la jeunesse. Par le biais de l’observation du ciel et des étoiles, parfois via des sacrifices humains, ils étaient en mesure de prédire l’avenir. Le culte druidique a réussi le tour de force de perdurer jusqu’à aujourd’hui.
L’élite spirituelle des celtes
De par leur fonction de prêtre, les druides celtes représentaient une sorte d’élite dans la société celtique. Ils étaient aussi poètes, médecins, astronomes, philosophes et magiciens. Les informations dont nous disposons nous viennent des auteurs de l’Antiquité. Il n’est pas certain que ces descriptions des druides celtes correspondent à ce qu’ils ont réellement été. Les représentations données par le christianisme médiéval, et notamment les plus récentes issues des mouvances ésotériques ou néoceltiques, étaient souvent le fruit d’une grande subjectivité. Même la signification du mot ne peut être affirmée de façon univoque : “druide” pourrait en effet dériver du celte dru, “approfondi”, et de uid, “prêtre”, mais également de drus, “chêne”.
Les druidesses
Il est question à plusieurs reprises de femmes druides. Les mythes celtes font apparaître Mebn von Connacht et Ceridwen. Ceridwen aurait été une druidesse ayant concocté un philtre capable de donner la connaissance du passé, du présent et du futur. La boisson avait été initialement préparée pour son fils Affagdu de façon à compenser sa laideur par le savoir. La tentation étant trop forte, son assistant en boit trois gouttes et s’enfuit, afin d’échapper à sa colère. Lors de sa fuite, il se transforme en diverses créatures et objets, pour finir sous la forme d’un grain de blé. Ceridwen l’avale alors. Elle tombe enceinte et donne naissance à un deuxième fils, considéré comme l’ancêtre de tous les druides celtes. D’après cette légende, l’existence de druidesses semble avérée, lesquelles étaient d’ailleurs revêtues d’une fonction religieuse centrale.
La tradition orale comme moyen de transmission
Dans son oeuvre La Guerre des Gaules, Jules César décrit l’activité des druides celtes. Pline l’Ancien les présente comme des hommes vêtus de blanc, arborant une faucille en or et des rameaux de gui et qui, en tant que prêtres celtiques, connurent une période florissante à l’époque des campagnes romaines. D’autres sources affirment que les druides celtes existaient déjà depuis les temps de Stonehenge. Les détracteurs rétorquent que Stonehenge était déjà une ruine lorsque les druides découvrirent le site. De plus, si l’on se base sur les écrits romains, il semble que les druides celtes n’érigeaient pas de temples, mais effectuaient leurs rituels dans des bosquets ou des clairières. Ces écrits rapportent également que les druides transmettaient leur savoir aux novices sous une forme versifiée. Les sources historiques indiquent qu’il fallait plus de vingt ans pour en apprendre l’intégralité par coeur. À cette époque, les Celtes étaient déjà dotés d’une forme d’écriture, mais les druides avaient interdiction formelle de fixer par écrit leur connaissance de l’astronomie et des processus naturels. C’est pourquoi la transmission du savoir ne pouvait s’effectuer que par l’oralité. La forme rimée simplifiait l’apprentissage par coeur des innombrables vers. Et la quantité de savoir devant être assimilée en vingt ans laisse songeur. De façon très générale, de nombreux ouvrages, transmis oralement, étaient versifiés. Ainsi, ils pouvaient être transmis facilement de génération en génération. L’on sait par exemple aujourd’hui que, dans la zone Pacifique, des conseils de navigation pour les voyages maritimes ont été perpétués pendant plusieurs siècle par la tradition orale.
Les druides néo-celtiques
L’archéologue William Stukeley est considéré comme le père du druidisme moderne. En 1792, à son initiative, fut instaurée, au pays de Galles, une cérémonie de célébration de l’équinoxe d’été au cours de laquelle sont ordonnés les druides. Le sentiment nationaliste étant en train de germer, l’Irlande et le pays de Galles ne se considéraient plus comme parties intégrante de l’Angleterre, mais comme des États indépendants, dotés de leurs propres langue et culture. Condamnés au silence, les druides n’ont cessé d’être assimilés à des sociétés secrètes. Aujourd’hui, en tant que religion, le druidisme relève du néopaganisme et les néodruides s’inscrivent dans la lignée des druides.
